Conférences 2015


16/12/2015 - La Conquête de l'Infini

 

Conférence proposée par Jean CHANDEZON

Docteur ès-sciences - Professeur émérite de l'Université Blaise Pascal, Clermont-Fd

Vice-président de l'ADASTA

Depuis toujours les hommes ont été fascinés par l’infini. Pour s’en convaincre personnellement il suffit d’admirer  la nuit le grandiose spectacle, devenu rare dans le monde moderne, de la voûte céleste étoilée pour se demander si l’univers est infini ou non. Arrive alors très vite la question de savoir qu’est-ce que c’est que l’infini, question dont la réponse sans cesse repoussée n’arrête pas de faire apparaître de nouvelles interrogations  et des paradoxes  insolubles et irritants. 

A propos de l’infini les paradoxes les plus connus que l’histoire a retenu sont ceux de Zénon d’Elée et celui d’Achille et la tortue,  Achille ne pouvant jamais rattraper la tortue ce qui rend le mouvement impossible ! 

Face à ces interrogations la réponse d’Aristote est de dire qu’il existe deux sortes d’infini : l’infini potentiel purement abstrait qui ne nous concerne pas vraiment et l’infini actuel qui est à notre portée et existe vraiment. Malheureusement ce point de vue est difficilement tenable car l’infini potentiel n’arrête pas de ressurgir là ou ne l’attend pas. Par exemple une droite infinie est un infini potentiel, un segment de cette droite est un infini actuel cependant  il comporte une infinité de points ce qui en fait qu’il est également un infini potentiel. 

Peu à peu les mathématiciens ont apprivoisé l’infini avec le calcul différentiel et intégral introduit par Leibnitz et Newton, la séparation entre infini potentiel et infini actuel étant devenue floue. A la fin du XIXème siècle un très grand mathématicien, Georg Cantor (1845-1918) a mis un peu d’ordre dans la notion d’infini en mettant au point la théorie des ensembles. 

Les travaux de Cantor ont ouvert de nouveaux horizons avec des résultats étranges, objet de cette conférence.

 

En complément de la superbe conférence de jean Chandezon voici un lien pour les amoureux des nombres, de l'infini et des mathématiques en généralSite Internet


25/11/2015 - Les nanotubes de carbone quels impacts pour la santé et pour l'environnement ?


Conférence proposée par Frédéric TARAN

Service Chimie Bio-organique et Marquage, CEA Saclay

Les nanotubes de carbone représentent une classe très particulière de nanoparticules, dont les propriétés particulières ont entraîné des utilisations diverses dans tous les secteurs de la société, des peintures d’avion à la conception de nouveaux composants électroniques, en passant par des applications en nanomédecine. La forte dissémination des nanotubes de carbone justifie les études menées dans le monde entier sur leur toxicité potentielle, se concentrant actuellement la toxicité qui pourrait être induite au niveau pulmonaire suite à une inhalation par des populations particulièrement exposées, notamment les travailleurs produisant ces nanotubes de carbone. Plusieurs équipes du CEA ont collaboré pour étudier le comportement in vivo de ces nanoparticules. Les résultats de ces études renforcent la nécessité de prévenir toute exposition pulmonaire involontaire des nanotubes.

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Un document publié par l'INRS en 2007
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21/10/2015 - Captage du CO² : où en sommes-nous ?


Conférence proposée par Mickaël SIMOND

Docteur en Physique Chimie

Président fondateur de CALNESIS

A quelques semaines de la conférence sur le climat à Paris, l’objectif de cette conférence est de proposer des éléments de réflexion concernant la problématique du réchauffement climatique, et notamment à propos des émissions de gaz à effet de serre (GES) dont le CO² s'avère le plus important.

Une des solutions souvent discutée, envisagée afin de réduire ces émissions, est le captage, le transport et le stockage du CO², mais est-ce suffisant ?

D’autres solutions sont-elles possibles ?

Finalement, où en sommes-nous vraiment ?


23/09/2015 - Renversement du temps : Fiction ou réalité ?

Conférence proposée par Z. AJALTOUNI Laboratoire de Physique Corpusculaire de Clermont Ferrand

Largement utilisé en Physique Classique depuis la formulation mathématique de la Mécanique par Newton au XVIIème siècle, le Renversement du Temps (R.T) est considéré comme un principe “limite” auquel on a recours dans des cas extrêmes.Cependant la Physique Moderne, issue des principes de la Mécanique Quantique, accorde une large part au R.T, aussi bien dans sa formulation théorique que dans l’interprétation des faits expérimentaux. Etant considéré comme une symétrie discrète fondamentale, le R.T joue un rôle essentiel dans le monde de l’infiniment petit. Au cours de cet exposé, l’accent sera mis sur des découvertes importantes effectuées dans le domaine microscopique, plus particulièrement celui des Particules Elémentaires, et qui mettent en relief aussi bien le rôle que la nécessité du principe R.T dans la compréhension des phénomènes se déroulant à des échelles de longueur de l’ordre de 10−13 cm.


24/06/2015 - Les Métamatériaux

 

Conférence proposée par Emmanuel CENTENO,

Professeur de l'Université Blaise Pascal, Chercheur à l'Institut Pascal,

Spécialisé en modélisation électromagnétique des systèmes nanophotoniques


Deux révolutions ont bouleversé la science des ondes électromagnétiques ces 20 dernières années. Dans un premier temps, les cristaux photoniques, assimilés à des semiconducteurs optiques, permettent de piéger ou encore de dévier la lumière à l’échelle de quelques 10ènes de nanomètres ouvrant ainsi des perspectives nouvelles pour la conception de nouveaux systèmes optiques miniaturisés. La seconde révolution concerne l’avènement des métamatériaux qui présentent des propriétés optiques que l’on ne rencontre pas dans la nature. Les métamatériaux repoussent ainsi les limites connues de l’électromagnétisme et offrent des pistes technologiques inédites. Cet exposé sera l’occasion de donner les notions clefs qui ont abouti à ces découvertes et de montrer quelques applications découlant sur ces changements de paradigmes.

De gauche à droite :

_ Réfraction négative de la lumière à travers un métamatériau d'indice optique négatif.

_ Transmission parfaite des ondes dans un guide d'onde de forme quelconque dont l'indice optique est déterminé par la méthode d'optique transformationnelle. 

_ Cape d'invisibilité fonctionnant dans les micro-ondes.

Cette conférence s'est tenue :

au Pôle Commun POLYTECH-ISIMA - Amphi 1 aux Cézeaux


20/05/2015 - La Vulgarisation Scientifique

 

Conférence proposée par Noémie MERMET

Doctorante en Neuroscience dans le domaine de l'allodynie,

Inserm U1107 Faculté de Chirurgie dentaire - Clermont-Fd

Lauréate de "Ma thèse en 180 secondes"

« Vulgarisation », un mot à la sonorité  discordante puisque reflétant un intérêt majeur pour notre société. Vulgariser les sciences, qu’elles soient dures ou souples, permet d’ouvrir l’accès pour tout un chacun à la compréhension du monde et des phénomènes qui nous entourent. De Fontenelle jusqu’à Twitter, la vulgarisation scientifique n’a cessé d’évoluer et de prendre une place de plus en plus importante dans les médias. Tandis que c’est un bien pour certains, d’autres voient la vulgarisation scientifique d’un œil sceptique.  

A travers cette conférence, nous aborderons les différents points de vue sur la vulgarisation : entre le pour et le contre, entre la démocratisation du savoir et la perte de temps pour les chercheurs. Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

Cette conférence a eu lieu :

Cette conférence a eu lieu à POLYTECH Clermont Ferrand, amphi 2 (campus universitaire Les Cézeaux)


22/04/2015 - Marcellin Berthelot, Chimiste (1827-1907)

Conférence proposée par Alain GAY-BELILLE,

Vice-Président des IESF Auvergne,

Membre de l’ADASTA

 

Marcelin Berthelot  a eu une vie très riche : chimiste, historien des sciences, philosophe,  homme politique. Il fut membre de trois Académies.

Après de brillantes études au Collège Henri IV, puis au Lycée, Marcelin Berthelot entra à 24 ans au Collège de France comme préparateur de A.J. Balard où, après sa thèse,  il réalisa  notamment  la synthèse de l'alcool éthylique, puis celle de l'acétylène (1863) dans « l'œuf électrique ».

En 1865, cinq ans après la parution de son livre « Chimie Organique fondée sur la synthèse », il obtint la création d’une chaire de Chimie Organique au Collège de France dont il fut le premier titulaire.


Dans le domaine de la Cinétique, il entreprit l'étude méthodique de l'estérification en soulignant l'importance primordiale de la vitesse de réaction et des équilibres chimiques dans une réaction.

Marcelin Berthelot fut le promoteur de la Thermochimie en réalisant le premier calorimètre. Son étude des réactions endothermiques et exothermiques le conduisit à étudier les explosifs. En 1870, il fut naturellement amené à travailler pour les besoins de la Défense Nationale. C’est  avec Paul Vieille, qu’il créa la poudre sans fumée, une avancée importante. En 1879 , il publia « Essai de mécanique chimique fondée sur la thermochimie ».


A la fin de sa vie, il s’orienta vers la Chimie Agricole en créant le Laboratoire de Meudon. Il s’intéressa particulièrement à la fixation de l'azote atmosphérique par les plantes d'où découle l'emploi des engrais chimiques en culture.


Membre de l'Académie de Médecine (1863), de l'Académie des Sciences (1873), de l'Académie Française (1901), cinq fois président de la Société Chimique de France, il fut aussi un homme politique influent : Ministre de l'Instruction publique (1886-1887) et des Affaires Etrangères (1895-1896). Dans sa brillante carrière, au plan scientifique, il lui est cependant reproché de s’être longtemps opposé à la théorie de la structure atomique des molécules. Décédé le même jour que son épouse Sophie Niaudet, il repose en sa compagnie au Panthéon.


24/02/2015 - Les vertiges ou les failles d'un capteur hydraulique
                        de pression 
parfait

par Thierry MOM Professeur Service ORL et Chirurgie Cervico-Faciale CHU Gabriel Montpied & Laboratoire de Biophysique Neurosensorielle INSERM UMR 1107 du CHU de Clermont- Fd

 

L’adaptation quotidienne de notre position dans l’espace est régie principalement par le labyrinthe, partie de notre oreille interne. Le labyrinthe contient des capteurs de mouvements liquidiens très sensibles, travaillant en milieu hydraulique, soumis régulièrement à des variations de pression. L’architecture du labyrinthe est conçue pour s’adapter à des déplacements du corps dans les trois dimensions de l’espace. Ce système d’équilibration d’une extrême finesse a permis la survie des mammifères. Son fonctionnement très complexe mérite d’être connu. Pourtant il présente plusieurs failles, dues à des modifications pathologiques, ou à l’évolution technologique fulgurante et «imprévue» de nos moyens de transports. 


en guise de rappel

Lien


14/01/2015 - Approches de la Réfraction astronomique et ses propriétés

par Luc DETTWILLER, Professeur Physique/MathSpé PC au Lycée Blaise Pascal de Clermont- Ferrand, Observateur Associé aux Coronographes du Pic du Midi

Une histoire méconnue entre Optique, Mathématiques et Géodésie

En 1695 Newton considérait qu’une bonne table des réfractions astronomiques est le fondement de l’astronomie ; en 1906 Newcomb notait qu’il n’y avait pas d’autre branche de l’astronomie pratique sur laquelle tant avait été écrit et qui restât pourtant si insatisfaisante… L’histoire de la connaissance de la réfraction astronomique est mêlée aux progrès des mathématiques, de l’optique, de la géodésie et de l’astronomie ; elle est scandée par une suite de controverses, mais aussi de trouvailles qui sombrèrent dans l’oubli et furent redécouvertes indépendamment plus tard. Pire : les approches classiques posent des problèmes d’approximations qui recèlent des pièges mathématiques dans lesquels des sommités scientifiques comme Newcomb sont tombées, et qui ont faussé durablement la compréhension physique de la réfraction.

Maintenant, les algorithmes de calcul informatique sont bien rodés, moyennant un procédé analytique astucieux proposé en 1979 par Auer et Standish – mais rejeté par la revue à laquelle ils l’ont soumis ; alors ils ont laissé circuler des copies informelles de leur travail, qui est devenu le point de départ recommandé par le Explanatory supplement to the Astronomical Almanach depuis 1992, et la revue a fait ensuite amende honorable en éditant leur méthode en 2000 (alors qu’elle avait été publiée par Biot dès 1836, mais à l’époque cette technique n’avait suscité aucun écho faute d’ordinateur). Une des raisons de ce développement tortueux est l’éclatement des spécialités où la réfraction astronomique est impliquée, et qui s’ignorent en partie. Alors, en réunissant les pièces du puzzle formant son étude (qui profite aux astronomes mais aussi à tous les utilisateurs du GPS !), nous aurons une vue d’ensemble de ce phénomène multiforme. Son analyse fine s’avère passionnante : stimulée par les grandes expéditions géodésiques des XVIIIe et XIXe siècles, elle passe par des considérations riches de physique et des discussions souvent subtiles.